5 formes de prières… ou de désirs…

Publié le par François Champel

Je place ce sujet -  de nature apparemment religieuse… - dans mon bloc profane, parce qu’ici je ne me  réfère pas à la foi en Dieu comme une donnée acceptée, mais comme une interrogation posée à tout homme cultivé désireux de  réfléchir sur sa vie… (D’ailleurs je ne parle pas que de la prière mais aussi  des « désirs »…)

Selon son attitude à l’égard de la foi en Dieu, chacun est porteur d’un désir qui peut prendre soit la forme d’une prière, soit celle d’un vœu, soit même celle de vide…

Il en résulte cinq situations possibles que l’on peut désigner sous les vocables suivants :

  1. la prière du chrétien,
  2. la prière de l’incroyant dubitatif et ouvert - appelons le « l’incroyant sympathisant » --  qui aimerait croire, mais a l’impression que ce serait une erreur…  (C’est peut-être un peu surprenant, mais il peut prier…),
  3. le désir de l’incroyant convaincu, homme de bonne volonté, mais qui désire le bien pour les hommes,
  4. l’absence de désir pour l’homme indifférent,
  5. le vœu de l’homme hostile aux croyants.

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Dans chacun de ces cas, quelle pourrait être, la formulation intime correspondante exprimée de la manière la plus brève et la plus significative ?

  1. pour le croyant (comme disent les moines… et certains laïques ordinaires…) : « Dieu viens à mon aide ! Seigneur à notre secours ! » ;
  2. pour l’incroyant sympathisant : « si, par extraordinaire, tu existes réellement, fais-moi un signe pour me le faire savoir ! » ;
  3. pour l’incroyant convaincu : « ah comme j’aimerais que les hommes soient plus raisonnables et plus généreux… », avec, peut-être parfois une adjonction du genre : « je tâcherai personnellement d’en amener quelques-uns à plus de conscience » ;
  4. pour l’homme totalement indifférent - aussi bien au Bien qu’à un Dieu auquel il ne croit pas (ou ne s’intéresse pas le moins du monde…) : « je n’ai rien à « foutre » de ce qui se passe autour de moi. Seul compte ce que j’ai à faire tout de suite et sur la durée du temps qui me reste à vivre » ;
  5. pour l’homme hostile aux croyants : telle ou telle formule du genre : « à bas la calotte ! »

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Que peut-il résulter de ces cinq types de réactions ?

  1. Pour le croyant : 1°) si Dieu existe   (et selon la conception à laquelle les chrétiens se réfèrent…) : une réponse de Dieu, perceptible ou imperceptible, immédiate ou différée, toujours favorable à la démarche faite, mais pas nécessairement conforme au désir formulé, 2°) s’il n’existe pas,  bien sûr, l’absence de toute réponse venue d’ailleurs – ou, le cas échéant l’illusion d’une réponse…
  2. Pour l’incroyant sympathisant, en principe, la réponse est la même que pour le croyantCependant, pour lui, Il se peut que Dieu se révèle de manière soudaine et totalement convaincante (comme ce fut le cas bien connu pour un certain nombre d’hommes célèbres… tel Paul Claudel). Il est possible aussi – et c’est à priori très probable !  - qu’aucune réponse ne vienne… Pourquoi ? Parce que, dans une très grande lucidité - qui n’est pas la nôtre… Dieu estime qu’il est mieux qu’il ne se manifeste pas… Pour quelle raison ? C’est son affaire ! Mais, au niveau de nos petites facultés de compréhension, on peut supposer beaucoup de choses… et, en particulier, que la demande faite est trop superficielle ou qu’il est bon qu’elle se renforce par une démarche libre du demandeur qu’il lui reste à faire lui-même…  En sens inverse, Dieu peut répondre, sans qu’on lui en fasse la demande (comme, semble-t-il, ce fut naguère le cas pour l’écrivain Éric Emmanuel Schmidt…) ;
  3. pour l’incroyant convaincu : manifestement, ses désirs ne changent rien (sauf si Dieu – qui, cependant, existerait effectivement… - voulait en tenir compte comme d’une prière…) Par contre, son action volontaire peut avoir un effet (mais nécessairement toujours limité…) ; 
  4. pour l’homme indifférent : il en résulte une simple lutte pour la vie, qui, tout en écrasant les plus faibles, ne parvient pas à procurer le bonheur recherché ;
  5. pour l’homme hostile aux croyants  (ça existe !) : une petite satisfaction personnelle, de type infantile et grégaire, qui n’améliore pas la compréhension entre les hommes et ne prépare certainement pas une société meilleure…

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En présence de ces différentes possibilités, chaque homme à la liberté de faire le choix qu’il veut…  Pour l’essentiel, par les conséquences dont elle est porteuse, « la liberté » n’est pas d’abord un droit, c’est la condition tragique de l’homme et de la société.

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Dans le même style de présentation d’un article, je publierai prochainement un texte sur « la Vérité » - ou plus exactement sur « les vérités » (avec… ou sans un  grand V)  - que, dans l’état actuel de ma réflexion, je compte au nombre d’au moins 7 modalités  totalement différentes…

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A bientôt !

 5 formes de prières… ou de désirs…

Publié dans Religion, Psychologie, Prière

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